Les visites virtuelles à la rescousse du marché immobilier


Si les agents immobiliers ont le droit de travailler, ils n'ont pas la possibilité de faire visiter les appartements ou les maisons. Ce qui va bloquer le marché. Mais les visites virtuelles pourraient, en partie, dégripper les choses.

N.B. : Cet article, publié le 9 novembre à 11h42, a été mis à jour avec les informations sur le sondage de SeLoger à 14h32.

Depuis 10 jours, les acteurs du monde immobilier sont très dubitatifs. Certes, des mesures ont été prises pour ne pas bloquer les transactions (ouverture des études notariales, possibilité de travailler pour les courtiers en crédits, les banques, les diagnostiqueurs ou encore les agents immobiliers, etc.). Mais il reste un point noir: l'interdiction des visites physiques. L'ensemble des acteurs du secteur estiment qu'on risque d'observer un nouveau coup d'arrêt comme celui du printemps. Les agents immobiliers sont donc en 1ere ligne et ils ne sont pas optimistes pour l'instant.

Une étude du site PAP laisse quand même entrevoir une meilleure résistance du marché que lors du premier confinement. Plus de 85% des acheteurs et plus de 82% des locataires ont continué leurs recherches de logement sur le site au cours de la première semaine de confinement. A titre de comparaison, seuls 47% des acheteurs et 42% des locataires avait poursuivi leurs recherches sur PAP la première semaine du premier confinement. PAP étudie ici en fait l'audience pendant les périodes de confinement par rapport à la situation pré-confinement. PAP confronte ainsi la fréquentation du site PAP.fr les 2 et 3 novembre dernier, par rapport à la période du 26 au 27 octobre 2020.

L'étude PAP donne d'autres éléments plutôt encourageants. Certes, la visite virtuelle peut difficilement être considérée comme une fin en soi. Mais on voit déjà à quel point elle peut faire la différence aujourd'hui. Sur PAP, les annonces avec visites virtuelles enregistrent 67% de consultations supplémentaires par rapport aux autres. Plus fort encore, le nombre de contacts pris est 76% supérieur pour les bien avec visites virtuelles. Et ultime preuve d'une certaine efficacité de la visite virtuelle, le délai de suppression des annonces qui traduit le délai de vente: on est sur 37 jours pour des biens sans visite virtuelle et seulement 22 jours pour les biens avec.

Par ailleurs, si évidemment pour les acheteurs c'est compliqué d'envisager de passer à l'acte sans avoir vraiment visité le bien, pour les locataires c'est clairement différent. Selon l'étude* PAP, plus de 38% des locataires se disent prêts à signer un contrat de location sans visite physique. Avec quelques conditions tout de même: disposer de l'adresse exacte et pouvoir faire une visite virtuelle. Une part similaire de locataires se disent même prêts à renoncer à l'état des lieux en se basant uniquement sur la visite virtuelle.

 

On notera qu'un sondage** d'OpinionWay pour SeLoger diffusé ce week-end dans le JDD est plus tempéré. Ainsi, 84% des Français interrogés ne sont pas prêts à acheter ou à louer un bien qu'ils n'auraient visité qu'en visio. Les millennials (les moins de 35 ans dans le cas présent) seraient les plus enclins à passer outre et à s'engager sans visite physique (28% d'entre eux). On apprend par ailleurs qu'en cas de la levée de l'interdiction des visites pour les particuliers pendant ce reconfinement, 56% des personnes sondées qui veulent acheter ou louer seraient d'accord pour se rendre dans un logement pour une visite.

*Sondage effectué par PAP, les 2 et 3 novembre, auprès de 4.408 personnes en recherche active d'une location.

**Etude OpinionWay pour SeLoger réalisée en ligne auprès de 1.015 personnes personnes majeures représentatives de la population française. L’échantillon étudié a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence.

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