L’agence qualité construction (AQC) a publié son rapport annuel sur les malfaçons dans le bâtiment. Et une des causes tient à la nouvelle tendance des douches à l'italienne
C'est l'angoisse des acquéreurs sur plan. Lorsqu'un immeuble sort de terre, des malfaçons peuvent apparaitre. Elles sont même de plus en plus fréquentes, note l’agence qualité construction (AQC) dans son rapport annuel sur la question, publié cette semaine.
Concrètement, les indemnisations liées à la garantie décennale ont augmenté de 6,2% depuis 2009. En 2018 (dernière année étudiée), elles s'élevaient à 782 millions d'euros, contre 735 millions deux ans plus tôt. Mais de quelles malfaçons parle-t-on ?
La principale concerne le revêtement de sol des intérieurs (13% des malfaçons dans les maisons individuelles et 10% dans les logements collectifs) : le carrelage qui fissure est une cause traditionnelle des indemnisations. Mais c'est aussi le boom des douches à l'italienne qui a fait bondir le chiffre. Elément tendance des nouvelles salles de bain, ces bacs au ras du sol équipent aussi les immeubles accessibles aux personnes handicapées.
Problème, "ce type d'ouvrage nécessite des compétences de carreleur mais aussi d'étancheur" souligne le rapport. "Or, nous constatons beaucoup de malfaçons, en particulier au niveau de l'étanchéité."
Les malfaçons ne concernent pas que les revêtements, les soucis d'ossatures se sont aussi amplifiés. Que ce soit pour les maisons individuelles ou les logements collectifs, le chiffre a même explosé des dernières années. "Une conséquence du changement climatique?" s'interroge le rapport. Les phénomènes de retrait-gonflement des argiles (mouvements des sols argileux qui fragilisent les maisons individuelles) se sont multipliés. Ils représentent 6% des malfaçons (contre 3% sur la période 2009-2019) pour les maisons et 9% pour les logements collectifs où les causes seraient plus à voir du côté de la conception ou de la mise en œuvre. Manque de temps, mauvais calculs… les erreurs ont ainsi augmenté…