Dans son dernier baromètre mensuel, MeilleursAgents constate une stabilisation des prix en octobre. Et pour le spécialiste de l'estimation immobilière, le reconfinement devrait peser sur les prix dans les mois à venir.
Coup de frein sur le marché immobilier. En octobre, les prix se sont stabilisés. Certaines villes enregistrent un léger soubresaut après le traditionnel tassement saisonnier de la rentrée, à l’image de Lille (+0,4% sur un mois), Nantes (+0,4%) ou encore Strasbourg (+0,6%). Quant aux autres, dont Paris (-0,6%), Toulouse et Bordeaux (-0,7%), elles connaissent à l’inverse une pression baissière plus ou moins marquée, constate MeilleursAgents dans son dernier baromètre. Une situation qui devrait se poursuivre. Si les acteurs de la transaction immobilière (notaires, banques, …) peuvent continuer à travailler, ce n'est pas entièrement le cas pour les agents immobiliers. En effet, ils ne peuvent pas réaliser de visites avec des acheteurs ou des candidats à la location pendant le confinement. Ce qui va mettre un coup d'arrêt au marché, au moins jusqu'au 1er décembre, date théorique du déconfinement.
"La plupart des grandes agglomérations françaises dont la tension immobilière dépassait les 20% au début de l’année atteignent à l’heure actuelle un ratio proche d’un acheteur pour un vendeur", précise MeilleursAgents. "Ce nouveau confinement ne peut qu’amplifier la fragilisation de la demande". En effet, non seulement le chômage va augmenter, mais surtout les banques risquent de prêter moins. "Une incertitude demeure désormais sur leur politique d’octroi de crédit, compte-tenu du contexte et de l’impact de ce nouveau confinement sur la solvabilité des ménages. Le resserrement des conditions d’octroi de crédits vers les meilleurs profils risque donc d’être exacerbé, impactant directement la demande", s'inquiète MeilleursAgents.
Phase de repli à venir
C'est pourquoi le spécialiste de l'estimation immobilière s'attend à ce que la sortie de ce nouveau confinement ne s'accompagne pas d'un rebond spectaculaire tant sur les volumes que sur les prix. "D’autant plus que la saisonnalité risque de faire défaut : contrairement au printemps, la fin de l’année n’est pas une période où les ménages se pressent de finaliser un projet immobilier".
Et à plus long terme? MeilleursAgents n'est guère confiant. "A date, les nombreuses incertitudes qui demeurent (durée de la crise, maintien du niveau de l’activité, 3ème vague) ne permettent pas de chiffrer précisément l’impact pour le marché immobilier. Pour autant, MeilleursAgents estime que loin d’une stabilisation, c’est bien une phase de repli qui attend le marché immobilier".
Des prix toujours en hausse depuis début janvier
Pour l'instant, cela ne se voit pas encore dans les chiffres. Les prix sont encore en progression de 2% à Paris depuis le début de l'année, toujours selon MeilleursAgents. Une hausse assez similaire est constatée dans la quasi totalité des grandes villes, comme Nantes (+4,6% depuis janvier), Rennes (+4,3%), Lille (+3%), Lyon (+2,9%), Strasbourg et Marseille (+2,6% pour les deux communes), de même que Nice et Toulouse (+1,9%). En revanche, les prix sont stables à Montpellier (+0,7% depuis le début de l'année) et même en léger repli à Bordeaux (-0,6%), où ils avaient flambé ces dernières années.
De même, dans leur dernière note de conjoncture, les notaires constatent aussi que les prix ont continué à grimper sur un an jusqu'à fin octobre. Le marché des appartements devrait ainsi progresser en France de 2,1% sur un an à fin octobre selon les avant-contrats des notaires (contre +1,8% au deuxième trimestre) et celui des maisons de 2,6% (contre +1,4% au deuxième trimestre). Mais après l'effet rattrapage post-déconfinement, le nouveau confinement pourrait bien casser cette dynamique. Il faudra toutefois attendre encore plusieurs mois pour se faire une idée.