Le bâtiment table sur "une crise historique du marché en 2021"


Pour la Fédération française du bâtiment, le rebond relatif de l'an prochain ne compensera pas la chute de cette année. Son président estime que "nous allons assister à un repli sur l'emploi (avec) 50.000 postes qui seraient en danger".

(BFM Immo) - Le secteur du bâtiment ne connaîtra qu'un rebond relatif l'an prochain dans le sillage de la crise du coronavirus, a prévenu sa principale fédération, craignant notamment une chute de la construction de logements et des pertes d'emplois. L'an prochain, l'activité du bâtiment devrait bondir de 11,3%, selon la Fédération française du bâtiment (FFB).

Mais cette hausse ne suffira pas à rattraper une chute de 15% cette année, marquée par la crise sanitaire et plusieurs épisodes de confinement. "Nous allons assister à un repli sur l'emploi (avec) 50.000 postes qui seraient en danger" l'an prochain, a averti le président de la FFB, Olivier Salleron, lors d'une conférence de presse. Pour l'heure, la fédération fait état de 10.000 emplois en moins cette année, essentiellement à cause d'une chute dans l'intérim.

Le bâtiment a peu souffert du reconfinement en fin d'année, car ses chantiers ont pu continuer. Mais au printemps, lors du premier confinement, la plupart avaient été arrêtés plusieurs semaines, le temps d'instaurer des mesures sanitaires. Malgré la reprise des chantiers, le rattrapage ne sera pas total, selon la fédération, qui craint surtout une déprime durable de la construction de logements.

"C'est une catastrophe qui s'annonce"

Dans ce secteur, "le rebond n'arrivera absolument pas (...) à rattraper les années 2018-2019", a prévenu Olivier Salleron. "C'est une catastrophe qui s'annonce", juge-t-il, annonçant "une crise historique du marché en 2021" et, en conséquence, un manque de logements en France. Plusieurs facteurs expliquent ce déclin, en premier lieu une baisse marquée des permis octroyés par les élus locaux depuis plus d'un an.

Parallèlement, la FFB évoque la restriction depuis 2019 par les autorités financières des conditions d'emprunt immobilier, ainsi que l'annonce récente de nouvelles normes sur la construction neuve, dite "RE 2020". "La combinaison (de ces éléments) va entraîner des surcoûts", a estimé Olivier Salleron.

Le bâtiment a pourtant remporté une victoire récente avec la prolongation de plusieurs aides à l'achat d'un logement, dont le prêt à taux zéro (PTZ). Il devrait aussi bénéficier des mesures récentes prises en faveur de la rénovation énergétique, dont le gouvernement a fait un grand axe du plan de relance annoncé à la rentrée. "Le gouvernement a mis le paquet" dans la rénovation énergétique, a admis Olivier Salleron. Mais même si les activités de rénovation devraient retrouver leur niveau d'avant-crise, la FFB estime que cela ne suffira pas à porter tout le secteur.

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