Dans leur dernière étude, les notaires constatent que la part des acquéreurs parisiens restant dans la capitale n'est plus que de 54% au deuxième semestre 2020. La moyenne de ces dix dernières années était de 62%.
Après quasiment une année de confinement et de reconfinement, la part des Parisiens souhaitant vivre ailleurs que dans la capitale progresse indéniablement. Dans leur dernière étude, les notaires du Grand Paris soulignent en effet des changements de tendances immobilières en Ile-de-France ces derniers mois.
Les notaires constatent ainsi que, en 2020, la part des Parisiens achetant dans la capitale a chuté. Elle est passée de 62% en moyenne ces dix dernières années à 54% au deuxième semestre 2020. Les acquéreurs qui résidaient dans la capitale semblent désormais plus enclins à changer d’horizons. 54% des acquéreurs parisiens restent donc encore dans la ville lumière, mais c’est un plus bas historique par rapport aux 10 dernières années, où ce taux variait entre 60 à 65%.
Un phénomène qui s'amplifie
Les notaires précisent : "Ces 10 dernières années, 30% de Parisiens achetaient en Petite Couronne. Ils ont été 34% à faire ce choix pendant les 6 derniers mois de 2020. 8% d’entre eux choisissaient jusqu’à présent la Grande Couronne, ils ont été 11% à le faire, ce dernier semestre". Autre enseignement intéressant : ces Parisiens sont un peu plus nombreux à préférer acheter une maison. Ce type de logement représente désormais 10% de leurs acquisitions au 3e trimestre 2020 puis 11% de leurs acquisitions au 4e trimestre, contre 7 à 9% en moyenne sur les 10 dernières années. Et le département des Yvelines est le plus plébiscité pour s'installer hors de la capitale.
Par ailleurs, une autre étude des notaires, publiée cette fois-ci en décembre à l'occasion de leur bilan annuel 2020, soulignait qu'il n'y avait pas eu d'exode massif des acheteurs parisiens dans les autres régions. En revanche, elle faisait bien état d'un net regain d'intérêt des Franciliens pour certaines zones. Ainsi, la part des acquéreurs franciliens a ainsi progressé de 9 points (au troisième trimestre 2020 par rapport au troisième trimestre 2019) pour atteindre 27% dans le département de l'Yonne. Les notaires enregistraient aussi des hausses importantes dans l'Eure (+6 points sur un an pour atteindre 22% des acheteurs) et dans l'Orne (+6 points à 21%).
Enfin, si la désaffection de Paris s'est accentuée avec la crise sanitaire et les confinements, le phénomène n'est pas nouveau. Ainsi, les derniers chiffres de l'Insee montrent qu'entre 2013 et 2018 la capitale a perdu en moyenne 10.800 habitants chaque année, soit près de 54.000 habitants partis en l'espace de cinq ans. Ce phénomène est observé depuis 2012, auparavant, entre 2006 et 2011, la capitale gagnait encore 14.000 habitants par an.